Fabrice Ramalingom

 / chorégraphe

Né le 13 février 1965 à Avignon de parents français apatrides ayant quitté Madagascar après l’indépendance, FABRICE RAMALINGOM a des origines indiennes, africaines, européennes. Un pur produit des colonies françaises.
6 ans après sa naissance, ses parents déménagent à St Ouen dans le 93 où il passera une partie de son enfance et son adolescence.
Enfant, il a de l’admiration pour Claude François et reproduit ses chorégraphies dans les fêtes de famille. Il témoigne très jeune d’un goût pour la danse. Dans la rue avec ses amis, il reproduit aussi les pas de Gene Kelly et de Fred Astaire et invente des comédies musicales.
A 13 ans, Fabrice porte son admiration sur Travolta dans «La fièvre du samedi soir». Contrairement aux figures précédentes, Travolta dans ce film ne chante pas mais interprète un homme qui danse, reconnu par et pour cela. Fabrice reproduira ses pas de danse dans les boums alors que ses amis s’intéressent au hip hop que Fabrice trouve alors très marqué par les comportements et attitudes qu’on trouve dans les banlieues, démonstrations de force et affrontements qui enferment cette danse dans une classe sociale très circonscrite.

En 1982/83, pendant ses années lycées en section scientifique, il découvre l’Aviron où il apprend la concentration, la synchronisation et le travail d’équipe pour un objectif commun.
En 1983, le club d’aviron vandalisé et fermé, il accepte d’accompagner sa soeur au conservatoire de danse de St Ouen où la professeure Anna Sandström lui redonnera goût à la danse.

En 1984, FABRICE RAMALINGOM a 19 ans et décide alors de faire de la danse, son métier.

1986/88 CNDC D’Angers

FABRICE RAMALINGOM se forme de 1986 à 1988 au CENTRE NATIONAL DE DANSE CONTEMPORAINE A ANGERS, dirigé alors par MICHEL REILHAC.

1988/93 Centre Chorégraphique National de Montpellier

FABRICE RAMALINGOM commence sa carrière de danseur-interprète au CENTRE CHOREGRAPHIQUE NATIONAL DE MONTPELLIER. Pendant ces six années, il y travaille essentiellement pour le directeur DOMINIQUE BAGOUET, chorégraphe emblématique de la danse contemporaine française, réputé pour l’intelligence de son écriture et l’importance de son oeuvre dans le champs chorégraphique. Six années pendant lesquelles il participera aux six dernières oeuvres du chorégraphe et reprendra des rôles dans certaines pièces pré-existantes. Il collabore aussi en 1989 à une création d’un des danseurs de la compagnie, BERNARD GLANDIER. Il danse également en 1992 pour l’une des plus importantes figures de la post-modern danse américaine, TRISHA BROWN, invitée par DOMINIQUE BAGOUET à créer pour les danseurs du Centre Chorégraphique une pièce, ONE STORY AS IN FALLING. Elle va offrir à FABRICE RAMALINGOM l’opportunité de changer sa façon de danser, de penser la danse et de s’investir dans le domaine chorégraphique. Cette rencontre déterminera son désir de devenir chorégraphe.

1993/2003 Les Carnets Bagouet

En décembre 1992, le chorégraphe DOMINIQUE BAGOUET décède. Les danseurs de sa compagnie créent les CARNETS BAGOUET, une cellule de réflexion qui s’intéresse à la transmission des oeuvres du chorégraphe disparu. Les membres des CARNETS BAGOUET questionnent, en s’appuyant sur l’oeuvre de Bagouet, l’idée du répertoire, de sa transmission et de la préservation des traces de la danse contemporaine.
FABRICE RAMALINGOM en est l’un des membres fondateurs et s’y investira jusqu’en 2003. Pendant dix ans, il participe à plusieurs transmissions notamment celle aux danseurs de L’OPERA DE PARIS en 1998, d’une des pièces les plus importantes du répertoire BAGOUET : SO SCHNELL. Il est également responsable de la direction artistique en 2000 du remontage d’une des pièces les plus complexes de ce répertoire, MEUBLE SOMMAIREMENT qui allie la danse au texte du roman AFTALION ALEXANDRE de l’écrivain EMMANUEL BOVE.

1993/2006 La Camionetta

En 1993, FABRICE RAMALINGOM et la danseuse-chorégraphe HÉLÈNE CATHALA, rencontrée au sein de la compagnie BAGOUET, créent ensemble la compagnie LA CAMIONETTA. Cette structure est soutenue très rapidement par la ville de Montpellier, le Département de l’Hérault, la région Languedoc-Roussillon et le Ministère de la Culture.
Au fil des années, ils obtiendront le statut de compagnie chorégraphique conventionnée par le Ministère de la Culture. Au sein de cette compagnie, les deux artistes chorégraphient ensemble 11 pièces. FABRICE RAMALINGOM chorégraphie seul IMPLICATIOn en 2000 puis en 2004 TOUCHE et MIS BOLIVIAS (création pour un projet de coopération franco-bolivien soutenu par l’Ambassade de France de Bolivie, l’AFAA et Les Alliances Françaises de Bolivie).
Pendant 13 ans, FABRICE RAMALINGOM fera aussi l’expérience d’être artiste associé en résidence dans la région Centre avec l’association Isadora Danse au Centre auprès du théâtre de l’Équinoxe à Chateauroux (1998), sera artiste associé aux théâtres de Nîmes (1997-2000) et à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau (2004-2007).
Au sein de La Camionetta, FABRICE RAMALINGOM apprendra son métier de chorégraphe et affirmera une écriture de plus en plus singulière. En 2006, FABRICE RAMALINGOM et HÉLÈNE CATHALA se séparent pour divergence artistique et mettent un terme à l’aventure LA CAMIONETTA.

À partir de 2006 R.A.M.a

En 2006, FABRICE RAMALINGOM souhaite affirmer son travail de chorégraphe. Il crée donc pour ce nouveau projet une nouvelle structure, une nouvelle compagnie : R.A.M.a. D’emblée, la ville de Montpellier, le Département de l’Hérault, la région Languedoc-Roussillon et le Ministère de la Culture soutiennent ce projet à qui Fabrice entend donner une envergure régionale, nationale et internationale.

Chorégraphie

Depuis la création de R.A.M.a, Fabrice chorégraphie plusieurs pièces qui définissent son désir de creuser sa démarche : construire une organisation claire de l’espace scénique pour révéler la complexité de la nature humaine. Il questionne ainsi, d’un point de vue plus technique, la qualité de présence du danseur. En 2007, il signe un solo : COMMENT SE MENT, (le masculin / la mise à nu / l’exposition) qui sera créé à la Biennale du Val de Marne et présenté au Festival Montpellier Danse 07 où il crée également la même année, POSTURAL : ETUDES pièce pour 15 hommes de générations différentes (exposition des corps / rapport des générations). Il enchaînera avec une commande de la compagnie canadienne de Vancouver Machinenoisy, pour laquelle il crée en 2008 un duo VANCOUVER VERSUS VANCOUVER (rapport de la narration à la présence) puis co-signe la même année, avec SASKIA HÖLBLING, chorégraphe autrichienne, un duo FICTION IN BETWEEN (apparition / disparition / mystère). En 2009 il écrit un solo, INTERSTICE, pour le danseur Lorenzo Dallai et creuse la question de la disparition / apparition abordée dans FICTION IN BETWEEN. En 2010, pour les 30 ans du festival Montpellier Danse, Fabrice présentera PANDORA BOX BODY (apparition / transformation) au nouveau théâtre de l’Agora, cité Internationale de la Danse.
En 2011, il signe la pièce BRUT (animalité / tribu / brutalité), quintet pour danseurs tchèques et en 2012 MY POGO, (brutalité / groupe-individu), pièce pour 6 danseurs.
En 2013, Fabrice a créé au Canada un solo pour le chorégraphe-interprète DAELICK HACKENBROOK. Il a également collaboré avec l’écrivaine EMMANUELLE BAYAMACK-TAM et a créé avec elle EN AMOUR IL FAUT TOUJOURS UN PERDANT dans le cadre du festival Concordan(s)e.
En 2014, il met en scène et chorégraphie D’UN GOÛT EXQUIS (homosexualité / politique), d’après l’oeuvre d’ANTOINE PICKELS, pour 5 interprètes. Dans cette pièce kaleïdescopique, la danse croise le théâtre, la lumière, le son, et une conférence vient tantôt convoquer l’histoire, dialoguer au présent avec le plateau, ou interroger des perspectives.
En 2015, il retrouvera Benoît Lachambre rencontré il y a presque 20 ans autour d’un nouveau projet HYPERTERRESTRES. L’idée d’un duo nait du désir de partager à nouveau un plateau ensemble, de définir des pratiques de travail, de confronter leurs cheminements artistiques. Fabrice la « métamorphose », Benoît le « rayonnement », la rencontre duale se veut désormais incontournable tandis qu’elle se jouait jusque-là de façon sous-jacente. En 2017, il crée MY (PETIT) POGO au CDCN La place de la Danse Toulouse-Occitanie dans le cadre du festival jeune public Nanodanses. Et la même année, NÓS, Tupi Or Not Tupi ? au Festival Montpellier Danse, avec des danseurs brésiliens de hip hop, rencontrés lors de ses voyages au Brésil. En 2021, il rassemble sur le plateau 7 danseurs professionnels et 18 amateurs pour FRÉROCITÉ présenté au festival Montpellier Danse, pièce qu’il recrée dans chaque lieu de représentation avec des amateurs du territoire.
En 2022, il réunit sur le plateau Jean Rochereau – 77ans – et Hugues Rondepierre – 24 ans – et crée GÉNÉRATIONS – battle of portraits à l’Atelier de Paris CDCN avec le Paris Réseau Danse.

Réseau et territoire

La démarche de Fabrice s’étend aussi à la question de son rapport aux territoires, et aux publics qu’il y rencontre.
Aventure humaine.
En 2007, artiste associé à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau il propose LIMITROPHES, performancedéambulation d’un lieu à l’autre de la ville (ports, quais, ponts, rond points) et invite pour l’occasion SASKIA HÖLBLING, OLGA DESOTO, LOIC TOUZE, GERMANA CIVERA et BENOÎT LACHAMBRE à venir jouer dans les rues de Sète. BENOÎT LACHAMBRE et LOIC TOUZE donnent le lendemain un atelier pour les danseurs professionnels de la région. Echanges, circulations.

FABRICE RAMALINGOM est invité plusieurs fois à Vancouver pour travailler avec la compagnie Machinenoisy et donne des cours aux danseurs professionnels de la communauté de danse de Vancouver. Ainsi, il se crée un réseau d’artistes, amis chorégraphes, collaborateurs français ou étrangers avec lesquels il partage son attachement à l’aventure humaine, à la transmission des savoirs et à la circulation des oeuvres.

En 2008/2009, l’ADDMD 11 lui propose d’être artiste en résidence dans le département de l’Aude. Cette résidence de diffusion et de création se déploie pendant 2 saisons sur tout le territoire audois avec pour partenaires 7 théâtres dans 7 villes, soutenue et accompagnée par les pouvoir publique Etat, Région, Département et les mairies des communes impliquées dans le dispositif. FABRICE RAMALINGOM y crée INTERSTICE, diffuse ses pièces et s’implique dans cette mission en proposant que toutes les actions de sensibilisation (conférence dansée, rencontre avec le public après spectacle, ateliers pour danseurs amateurs, formations de formateurs) soient axées autour du thème « la danse, un art, des métiers, des savoirs ». Il exigera que toutes ces actions se déroulent dans les théâtres partenaires pour que les publics aient la chance d’éprouver un réel espace scénique. Cette aventure est riche de rencontres, d’expérience et d’apprentissage. Il remonte pour l’occasion la pièce POSTURAL : ETUDES pour 15 femmes, professeurs de danse. Transmission de savoirs et d’expérience.
2009, FABRICE RAMALINGOM remonte également la pièce POSTURAL : ETUDES pour 15 hommes, danseurs amateurs, en Belgique dans les centres culturels d’Anvers et Genk qui sont les deux coproducteurs du projet. Une autre expérience de résidence et de transmission sur un territoire étranger. Expérience qui se renouvelle en 2010 à la Condition Publique à Roubaix (co-programmation Danse à Lille et Vivat La Danse à Armentières) et en 2011 au Festival de danse Lausanne (Théâtre Sévelin 36).

En 2010 et 2011, FABRICE RAMALINGOM est le premier artiste associé à l’Agora, cité internationale de la danse à Montpellier.

De 2012 à 2015, FABRICE RAMALINGOM est artiste associé au Centre de Développement Chorégraphique Uzès Danse. Cet espace de collaboration intéresse particulièrement Fabrice et fait écho au projet de sa propre compagnie : s’ancrer sur le territoire du Languedoc-Roussillon pour mieux rayonner hors de ses frontières.
Pour répondre à cette préoccupation d’inscrire la danse dans ce territoire en formant les publics à cet art et sa pratique, Fabrice et l’équipe du CDC mettent en place différentes actions de médiations culturelles pour sensibiliser les publics à la danse avec la participation d’une équipe de danseurs-pédagogues.

En 2017-2018, Fabrice est à nouveau artiste associé à l’Agora, cité internationale de la danse à Montpellier.
Puis en 2022-2023, la compagnie bénéficie d’une résidence longue de 2 ans avec le Paris Réseau Danse (Atelier de Paris / Centre de développement chorégraphique national, L’étoile du nord-scène conventionnée danse, micadanses / ADDP et Le Regard du Cygne / AMD XXe).

Depuis 2013, R.A.M.a mène des projets au Brésil. Formation, diffusion du répertoire, conférences, création, une
résidence sur plusieurs années se profile.
Le Ceara et notamment la Biennale de Danse de Fortaleza ont accueilli pour la première fois la compagnie à l’été 2013. Depuis, de nombreuses structures brésiliennes invitent la compagnie pour un programme diversifié soutenu par l’Institut Français, l’ambassade et l’Alliance Française : SESC Belo Horizonte, SESC Sao Paulo, Biennale de Fortaleza, Biennale de Recife, Festival Gamboa à Rio.

Expert DRAC

2011 à 2013 et 2015 à 2017 : Expert à la commission consultative chargée de donner un avis dans le cadre de la procédure d’aide à la création chorégraphique pour les régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Interprète

Parallèlement, FABRICE RAMALINGOM n’aura cessé de collaborer en tant qu’interprète auprès de chorégraphes avec lesquels il partage les mêmes questionnements et problématiques : HERVE ROBBE (1994), QUATUOR KNUST (1998), YVES NOEL GENOD (2006), BENOÎT LACHAMBRE (2006), BORIS CHARMATZ (2007-2009), ANNE COLLOD (2014-2015).

Pédagogue

Depuis son emploi d’interprète au Centre Chorégraphique National de Montpellier (88-93), Fabrice Ramalingom s’intéresse et s’engage dans la transmission et la pédagogie. A partir de 93, il développe des activités en tant que pédagogue auprès de différentes structures : CONSERVATOIRES NATIONAUX SUPERIEURS DE MUSIQUE ET DE DANSE DE PARIS ET DE LYON, CENTRE NATIONAL DE DANSE CONTEMPORAINE à ANGERS, CENTRE DE DEVELOPPEMENT CHOREGRAPHIQUE DE TOULOUSE, UNIVERSITE PARIS VIII. Ainsi qu’auprès de compagnies comme les CENTRES CHOREGRAPHIQUES NATIONAUX: celui de MONTPELLIER dirigé par DOMNIQUE BAGOUET puis par MATHILDE MONNIER, celui de TOURS dirigé par DANIEL LARRIEU et aussi pour la compagnie DCA de PHILIPPE DECOUFFLE.

En 2005, il est nommé conseiller artistique pour la formation EX.E.R.CE du CENTRE CHOREGRAPHIQUE NATIONAL DE MONTPELLIER, dirigé par MATHILDE MONNIER.

Actions de Médiation

Être artiste associé à des structures culturelles dans le cadre de nombreuses résidences, offre une formation d’animateur culturel par l’expérience de terrain. Fabrice développe des savoirs pour inventer et mettre en place des actions de médiation entre l’art chorégraphique et les populations, les publics en cohérence avec le territoire désigné. Notamment en milieux scolaires avec interventions pour des élèves de terminales en BAC Danse, en direction de publics (soignants et patients) de l’hôpital psychiatrique du Mas Careiron à Uzès, dans le cadre d’un dispositif Culture-Santé porté par le CDCN La Maison-Uzès Danse, et en direction de populations incarcérées de la Maison d’arrêt de Villeneuve les Maguelone dans le cadre d’un dispositif Culture-Justice porté par le SPIP et le festival Montpellier Danse.

Collaborations

Théâtre

En 2016, Fabrice collabore avec 2 metteurs en scène de théâtre pour mettre en mouvement et chorégraphier certains passages de leurs pièces : Par delà les marronniers écrit et mis en scène par Jean-Michel Ribes au Théâtre du Rond Point et Les Bâtisseurs d’Empire ou le Schmürz de Boris Vian mis en scène par Vincent Ecrepont.

Cinéma

En 1998, Fabrice danse avec l’actrice Virginie Ledoyen dans la scène d’ouverture du film Jeanne et le garçon formidable, réalisé par Jacques Martineau et Olivier Ducastel.
En 2012, la réalisatrice Valérie Donzelli (La guerre est déclarée) fait appel à Fabrice pour chorégraphier les scènes de son film Main dans la main, interprété par Jérémie Elkaïm et Valérie Lemercier.

Clip Vidéo

Pour Vanessa Paradis, John Nollet, réalisateur du clip Dès que j’te vois (2007), engage Fabrice pour chorégraphier et y interpréter une silhouette.

Musique

Fabrice collabore régulièrement aux projets de Maguelone Vidal, musicienne en musique actuelle, saxophoniste et metteuse en scène : Le Coeur du son (2012), Air Vivant (2016), Liber (2021).

Danse et littérature

Dans le cadre du festival Concordan(s)e 2013 qui initie des rencontres entre chorégraphes et écrivain.e.s, Fabrice et l’autrice Emmanuelle Bayamack-Tam signent En amour, il faut toujours un perdant.